01. La Bible, parole de Dieu pour l'homme

01 LA BIBLE PAROLE DE DIEU POUR LHOMME

 

 

 

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Fiche abrégée

 

"Dieu se fait connaître aux hommes :

  • premièrement par ses oeuvres, aussi bien par leur création que par leur conservation et 
    la manière dont il les conduit ;
  • deuxièmement et plus clairement encore par sa Parole qui, au commencement révélée
    par oracles, a été rédigée par écrit dans les livres que nous appelons Ecriture Sainte"

    Conf. de foi de La Rochelle (1559), art. 2

Pour les Réformateurs du 16ème siècle, comme pour de nombreux Pères de l'Eglise ancienne, il ne fait pas de doute que la Bible peut être appelée Parole-écrite de Dieu et qu'elle constitue, à ce titre, la  révélation infaillible de Dieu aux hommes. De même que Jésus, malgré sa faiblesse, a parlé et agi sans commettre ni erreur ni faute, la Bible, dans un langage humain, nous communique un message entièrement fiable, dès lors qu'il est compris correctement.

Tous les théologiens s'accordent pour reconnaître à la Bible une certaine autorité. Cependant, tous ne sont pas d'accord sur la nature de cette autorité. Dans quel sens peut-on dire que la Bible est la Parole de Dieu ? La réponse à cette question est à chercher dans la Bible elle-même.

  1. La Bible est inspirée

"Toute l'Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, convaincre, corriger, instruire dans ce qui est juste" (2 Tm 3.16).

La manière dont Jésus lui-même comprenait les Ecritures est éclairante. Dans sa bouche, "il est écrit" (Mt 4.4) est synonyme de : "Dieu a dit". Pour les apôtres, les rédacteurs de la Bible ont été "poussés par le Saint-Esprit" (2 Pi 1.20-21). Eux seuls, témoins de la résurrection et directement appelés par Jésus, sont autorisés à "poser le fondement" de la foi comme personne d'autre ne pourra le faire après eux (1 Co 3.10-11 ; Ep 2.20).

La doctrine de l'inspiration prend en compte la réalité d'un Dieu qui est capable d'entrer en communication avec les hommes en utilisant un langage humain pour se faire connaître et faire connaître sa pensée. C'est là une réalité qui ne peut être comprise et acceptée que par la foi.

  1. La Bible est infaillible

Si Dieu, par son Esprit-Saint, est l'auteur premier de l'Ecriture, celle-ci ne saurait contenir ou enseigner des erreurs. L'infaillibilité (absence de faute) ou l'inerrance (absence d'erreur) de la Bible sont celles de Dieu lui-même. De même que la pleine humanité du Christ (il a eu faim, soif, il a été fatigué, il a pleuré...) n'enlève rien à sa divinité et à sa perfection (il n'a commis aucun péché), l'Ecriture peut être pleinement humaine (langage, style, usages...) tout en étant pleinement divine et sans erreur dans le texte original.

  1. La Bible est achevée

L'achèvement du canon (les textes qui constituent la règle, la norme reconnue) est lié au temps de l'incarnation, c'est-à-dire à la période unique dans l'histoire du Salut qui prend fin avec la mort du dernier apôtre-témoin occulaire du Christ ressuscité. Aucune révélation nouvelle ne s'ajoutera jusqu'au retour de Jésus-Christ. D'autres écrits peuvent s'avérer intéressants, édifiants, mais ils ne pourraient en aucun cas fonder de nouveaux articles de foi.

  1. La Bible est suffisante

"Cette Parole est la règle de toute vérité et contient tout ce qui est nécessaire au service de Dieu et à notre salut. Il n'est donc pas permis aux hommes, ni même aux anges, d'y ajouter,(virgule)retrancher ou changer" (Confession de La Rochelle, art. 5).

Dieu, il est vrai, parle de multiples manières, notamment par la splendeur de la Création et par bien des signes de sa "grâce générale" pour l'ensemble des hommes. Cette "révélation générale" atteste la présence d'un Dieu infini, sage, fidèle et bon (Mt 5.45 ; Ac 14.16-17 ; Ro 1.20). Mais c'est par la "révélation spéciale" qu'est l'Ecriture sainte que nous pouvons découvrir réellement qui est Dieu, quel est son dessein, quelles sont ses promesses, quel est son appel.

La Bible nous donne elle-même les clés pour sa propre interprétation. Dire que la Bible est suffisante ne signifie pas qu'elle dise tout sur tout. Elle dit ce qui est utile – ou nécessaire – que nous sachions pour être sauvés et pour glorifier Dieu par notre vie.

  1. La Bible est claire

Les Réformateurs ont employé le terme 'accommodation' pour montrer que Dieu s'est approché des hommes pour communiquer d'une manière qui tienne compte de leur faiblesse, comme on le fait avec un enfant. Ainsi, pour quiconque a reçu l'amour de la vérité (2 Th 2.10), la Bible est suffisamment claire pour tout ce qui touche aux fondements de la foi.

L'accès de tous à l'Ecriture Sainte ne contredit pas la nécessité des ministères d'enseignement et de direction pastorale que Dieu a donnés à son Eglise.

  1. Eviter les dérives

L'illuminisme. La doctrine de l'inspiration de l'Ecriture ne nie pas que Dieu puisse agir encore aujourd'hui par son Esprit, notamment dans l'écoute et la compréhension de sa Parole. Mais, aussi nécessaire soit-elle, cette inspiration-là ne revêt jamais un caractère infaillible. Aucun autre livre, aucun prophète, aucune vision, aucun miracle ne peuvent constituer une clé nécessaire pour accéder au sens du texte biblique. La Bible seule est la norme de sa propre interprétation.

Le rationalisme. Une confiance démesurée dans les capacités de la raison ou dans les connaissances scientifiques peut conduire à rejeter un certain nombre de faits ou d'enseignements bibliques. C'est alors l'homme qui détermine lui-même le vrai et le faux, ce qu'il faut croire et ce qu'il ne faut pas croire. Le risque est alors d'annoncer "un autre Evangile" (Ga 1.6).

Le subjectivisme. Faire de l'homme le juge de ce qu'il faut croire ou ne pas croire en fonction de ses expériences personnelles ou de son environnement particulier ne peut que le conduire à douter que la Bible puisse réellement être la Parole infaillible de Dieu. Chacun est alors conduit à retenir ce qui lui correspond, à rejeter ce qui lui paraît inacceptable, à douter de ce qui lui paraît invraisemblable. L'autorité de la Bible est alors relativisée : il n'y a plus à proprement parler d'enseignement, seulement des interprétations ; il devient impossible de déterminer de façon objective ce qui est bien et ce qui ne l'est pas, ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas.

Le littéralisme. Ce défaut consiste à négliger la dimension humaine du texte biblique et de sa transmission. Oublier le contexte historique ou culturel dans lequel le texte a été écrit, ne pas tenir compte du genre littéraire, du travail de traduction, etc..., c'est courir le risque de ne pas comprendre le texte dans son intention profonde et d'en faire une mauvaise utilisation.

"Je ne m'écarte pas de tes lois, car c'est toi qui m'enseignes. 
Que tes paroles sont douces à mon palais, plus que le miel à ma bouche !" (Ps 119.102s)

une version plus développée de ce texte est disponible

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